il est des blessures qui ne pleurent qu'à l'intérieur.
Il paraît que le monde est mort, ça t'fait une belle jambe. En fait, tu t'en moques complètement du monde, parce que ça fait longtemps que toi, t'y existes plus. Partagé entre l'envie de chialer et d'hurler, tu préfères allumer une cigarette et la porter au coin de tes lèvres entre-ouvertes.
Il paraît que le monde est mort, il paraît aussi que l'apocalypse est pour bientôt et dans la fourmilière, ça se bouscule. Les hommes et les femmes paniquent et brusquement, l'égoïsme et l'hypocrisie deviennent monnaie courante. Mais t'es pas stupide, toi, tu sais depuis longtemps quelle est la véritable nature d'un être humain. Tu l'as vue, tu l'as touchée du bout de tes doigts souillés. Ton âme y a goûter,
diabolique mon ange. Et ce sourire, narquois, affiché sur ton visage. Tu contemples les fourmis tourner en rond, cédant à l'effroi plutôt qu'à chercher une solution et à agir en colonie. Tu les plains, ces pauvres gens car demain, ils seront tous morts.
Il paraît que le monde est mort et toi, tu te tiendras debout sur ces cendres parce que t'es un survivant Douglas, un putain de survivant.
Un bruit attire ton attention, un simple bruissement dans les branchages, mais déjà, tu sers tes doigts autour de la crosse de ton revolver -
arme que tu possédais en bon américain, suite à ton service militaire -. Tu courbes l'échine doucement, tu allèges ton pas dans l'herbe. Tu sens le danger avant qu'il ne se montre, tu restes sur tes gardes. Ton expérience dans les canalisations et égouts de la ville t'ont appris à te montrer prudent, en toutes circonstances. Tu n'es plus une proie depuis longtemps. Tu plisses les yeux, tu scrutes, tu t'attends à ce qu'il surgisse devant toi en hurlant à se rompre la cage thoraxique mais rien ne se passe. Tu n'avances plus, tu restes stoïque. Devant toi, la jungle à perte de vue, derrière toi, quelques lotissements abandonnés à l'orée de la forêt. Un autre bruit attire ton attention sur ta gauche, cette fois. Tu fais volte-face, tu bloques ta respiration. Ne surtout pas trahir ta présence, tu restes immobile. Tu les connais aussi bien qu'ils vous connaissent. Tu gardes un oeil sur ta droite tandis que tu cherches l'intrus devant toi.
Deux, minimum et ton cerveau qui déjà essaie de trouver une porte de sortie. S'ils sont plus, tu seras bien incapable de les arrêter. Soit tu fais face, soit tu cours. T'hésites encore, alors tu restes sur place. Tu attends qu'ils agissent, tu réfléchiras après. Ils sont la force, tu es le cerveau ! Une seconde d'inattention et tu es fichu, tu gardes les doigts serrés contre la crosse, ils blanchissent. Le stress est à son comble alors que la lune pointe ses rayons à l'horizon. Plus que jamais, ta vie ne tiens qu'à un fil. Tu bloques encore ta respiration lorsqu'un nouveau bruissement se fait entendre.
Ils sont tout près, tu repères derrière toi une légère descente et, à son pic, une étendue d'eau. Tu sais qu'il te suffira d'à peine quelques secondes pour l'atteindre et la traverser. Mais tu ne bronches pas...
Avancez, venez, le goût du sang, le goût du massacre. Tu le sens qui t'envahit, comme toujours. Tu ne te contrôle pas, tu ne te contrôle jamais. A cet instant précis, tu sais qu
'il a gagné,
il a le contrôle de ton esprit. Tu le sens à tes muscles qui se tendent et à ta vue qui se brouille. Tu n'es déjà plus l'homme, tu es la bête. Et à présent, tu réclames de l'action. Ton corps avance sans que tu ne le lui demandes et le bruit de tes pieds sur l'herbe sèche attise leur appétit. Tu n'as pas le temps de les voir sortir de leur planque qu'ils se jettent tous deux sur toi...
le carnage commence et tu ne contrôles plus rien. Pauvre spectateur de ta schizophrénie dévastatrice, tu te regardes les décapiter sans même y éprouver la moindre once de culpabilité. Tu n'as rien d'humain, dans ces situations là. La folie s'empare de toi et tu n'es plus rien d'autre qu'un carnassier prêt à tout pour sauver son cul...
ne serait-ce qu'une nuit de plus.
Tu lèves tes yeux sur le crépuscule, c'est l'instant de la journée que tu préfères. Celui qui te rappelle, à chaque fois, que malgré les horreurs, le monde continue sa course, vous emportant dans sa folie. Ils sont là, ils sont vivants, ils sont tout autour. Et si bien des Hommes crient à l'aide et cherchent des solutions, toi tu te contentes d'apprécier chaque crépuscule que la vie t'offre encore. Tu as pris la fâcheuse manie de les compter, depuis plusieurs années. Aujourd'hui, tu célèbres ton 3'650e crépuscule, ce soir, tu fêteras le 3'651e. C'est peut-être bête, mais dans le chaos qui t'entoure, c'est le seul moyen qui te permet de garder conscience de tes actes et de ne pas sombrer dans une folie complète. Car elle est là, elle t'observe, elle te regarde, elle te suit. Tu sais qu'elle guette cet instant où ton esprit baissera les armes pour s'emparer de ton enveloppe. Tu voudrais lui céder mais tu sais quel risque tu prendrais. Alors tu la tiens à distance, tu la laisses te submerger lorsqu'elle t'es nécessaire. Et dans ces rares instants, tu t'autorises à ne plus exister qu'à travers elle. Son goût pour le sang, la violence et l'horreur. Comme le revers d'une médaille, elle te suit où que tu sois, prête à bondir le moment venu. Et tu cèderas, parce que tu finis toujours par lui céder.
Comment envisage-t-il sa mort › ils seront tous morts avant d'avoir eu ta peau. tu le sais, tu le sens. l'instinct de survie est bien plus développé chez toi que chez n'importe qui. alors t'envisages pas ta mort, tu l'imagines même pas parce que tu sais qu'elle n'est pas prête de pointer le bout de son nez. ils seront tous morts avant d'avoir eu ta peau !
Réaction face à un Prototype › dans ta profession, t'as été habitué à voir des choses dégoutantes et dangereuses. des choses qu'à la surface, beaucoup sont loin de connaître alors forcément, face à un prototype, t'as une réaction plutôt mitigée. ouais, t'as peur, légèrement, mais t'es pas suffisamment trouillard pour fuir la queue entre les jambes.
Sa plus grande crainte › mourir de soif, mourir d'ennui. l'avantage avec l'apocalypse, c'est qu'il se passe toujours quelque chose et qu'il y a toujours quelque chose à faire. alors t'es finalement bien content. mais t'as peur, parfois, de t'emmerder un peu trop ou alors carrément de manquer de ressources.
Survivre seul(e) ou ensemble › tu n'aimes personne et tout le monde te le rend plutôt bien. t'es égoïste, pas que tu l'aies toujours été, mais quand le monde change, t'es obligé de changer avec. t'es plus que l'ombre de ce que tu étais et tu t'en fiches bien, t'es séparé du reste des survivants et ça te convient ainsi. lorsque t'en croises un, généralement, tu le dépouilles et tu te casses. il n'est plus le temps de faire de grands discours.
Anecdote › la faim était omniprésente, presque étouffante. et il n'y avait personne alentour, personne à qui voler quoi que ce soit. alors tu marchais, tu avançais, parce que tu n'as jamais eu d'autre choix. ton estomac se serrait et tes yeux pleuraient, tu sentais la faim te ronger de l'intérieur lorsque sa silhouette s'est dessinée devant toi. trapue, démarche hésitante... tu as reconnu les affres de la vieillesse. tu t'es senti coupable l'espace d'un instant mais ce sentiment s'est dissipé lorsque ton poing a rencontré la mâchoire de cette pauvre vieille. tu avais trop faim pour penser à elle et puis, elle ne survivrait pas aussi longtemps que toi dans ce monde-là. le cycle de la vie, ou la loi de la jungle. t'as cherché sur elle de quoi bouffer mais t'as rien trouvé, alors t'as pris ton courage à deux mains et t'as mangé ce que tu as pu... à commencer par son tibia. ce jour-là, y a quelque chose qui s'est brisé en toi, depuis, t'es plus le même... t'es encore plus dangereux.
Alignement › les lois n'existeraient pas sans chaos, et réciproquement. puisque ces dernières ont été créées pour éviter les débordements. dès lors, tu es de ceux qui pensent que l'un ne va pas sans l'autre. ton caractère bipolaire et lunatique aidant, tu es tantôt loyal et tantôt plongé dans le chaos. tu ne suis les lois que si elles peuvent te servir. en contrepartie, tu restes, en règle générale, quelqu'un de mauvais. car le monde a changé, tu as changé aussi et l'égoïsme est aujourd'hui ton seul mot d'ordre. tu ne vis plus que pour toi, pour qui d'autre pourrais tu exister d'ailleurs.
Spécialité › le corps à corps reste ta plus grande spécialité. t'aimes aussi beaucoup les armes à feu et t'as eu l'occasion de t'en servir à plusieurs reprises. alors forcément, les combats sont ta spécialité. t'es une tanche pour trouver de la bouffe sinon, tu dépouillerais pas tes semblables.
Environnement › l'environnement ne te gêne jamais, tu t'adaptes facilement à tout type de terrain mais tu avoues ta préférence pour les zones urbaines sans rougir de honte. dans ces zones, trouver à manger et à boire est bien plus facile que dans les zones désertiques. en règle générale, tu essaies de te retrouver en ville au moins une fois par semaine et tu y restes plusieurs jours. tu aimes t'y reposer et les grands bâtiments t'offrent des cachettes culminantes et discrètes.
Débuts à Nomansland › tu y es arrivé dans le début des années 2015, juste après la découverte des premiers prototypes. si tu t'es installé, comme les autres, à Babylone pour commencer, tu n'as pas hésité à migrer vers la décharge lorsque la population augmentait. depuis, tu résides à gauche à droite, sans attaches. tu ne connais pas grand monde mais tu as croisé beaucoup de visages. certains te sont restés marqués, d'autres s'effacent quotidiennement de ta mémoire.